À la suite de son père, Pépin le Bref,
qui a jeté les bases de la dynastie carolingienne, Charlemagne veut consolider
son empire et éviter le morcellement de ses terres. L’unité et la grandeur
romaines apparaissent comme un symbole qu'il convient de restaurer. L’empereur
engage une vaste réorganisation économique et administrative, et s’appuie sur
l’Église pour sacraliser son pouvoir dans une démarche proche de celle des
empereurs byzantins.
À l’époque, l’orfèvrerie, le travail de
l’ivoire et la technique de la fonte du bronze connaissent un formidable essor.
La statuette symbolise ce renouveau artistique que l’on appelle la Renaissance
carolingienne.
Cette statuette représente un cavalier
portant une couronne et tenant dans sa main gauche un orbe, symbole de pouvoir
sur le monde : c’est donc un souverain.
Le visage moustachu rappelle Charlemagne
tel qu’il est représenté sur des pièces de monnaie, mais il a aussi été comparé
à celui de Charles le Chauve, son petit- fils, représenté sur des enluminures.
Le cheval semble beaucoup trop petit
pour supporter la taille et le poids de son cavalier. De plus, le style de la
monture et celui du cavalier ne sont pas identiques. Les deux n’ont donc
vraisemblablement pas été réalisés au même moment.
Le cheval serait d'époque romaine, le
cavalier du IXème siècle : cette statuette fait référence à la
statue équestre de l’empereur Marc Aurèle, érigée sur la place du Capitole à
Rome (la seule de la Rome antique parvenue jusqu'à nous).
Les rares représentations d'empereurs
carolingiens conservées les montrent « en majesté » (c’est-à-dire
assis sur leur trône).
Le choix d’une statue équestre est donc
exceptionnel : le cavalier monté sur un cheval en mouvement exprime une
dynamique, celle d’un pouvoir en marche. L’Empire carolingien cherche donc à
suivre les traces de l’Empire romain.
Une petite heure de disponible ?
Voici un documentaire très riche sur le règne de Charlemagne :
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